lundi 20 février 2012

Un long dimanche de lidariste

Ce qu’il y a probablement de plus bizarre ici, à DDU, c’est qu’il n’y a pas de différence entre le lieu de travail et le lieu de repos. Tout est intimement lié. Bien sur, on peut distinguer ma chambre et mon bureau de travail. Mais dans la pratique, je ne suis dans ma chambre que pour dormir, et le reste du temps, je suis sur mon bureau : pour travailler bien sur, mais aussi pour écrire sur mon passionnant blog, ou pour jouer. Les 35 heures, les 5 jours de travail sur 7, tout cela n’existe pas ici. On travaille quand il faut travailler, et on se repose quand il nous reste du temps. Dans la vie de tous les jours, on distingue parfaitement le dimanche : on est à la maison, il n’y a pas de commerçant d’ouvert, toute la famille est réunie, on mange chez les uns et les autres, etc. Ici, rien de tout cela : y’a pas de magasin, pas de famille, on mange tous toujours ensemble, et le travail se situe au même endroit que le loisir. Il faut donc se forcer un jour de repos. Evidemment, je dis « se forcer », c’est un peu fort, car on le prend très facilement, surtout quand il y a un beau ciel bleu et que la banquise n’attend plus que nous.

Je vais donc vous narrer un dimanche ordinaire à DDU pour un lidariste.

Comme tout lidariste qui se respecte, levé à 11h. Non pas que j’ai fait la fête la vieille, mais que j’ai veillé à ce que le lidar marche bien. En effet, il fait maintenant assez nuit pour faire des mesures. Et on est en pleine phase de test actuellement (changement d’électronique, changement des détecteurs, alignements des optiques, etc).

Après un détour par la salle de bain, je lis mes mails (attention, mails pro : compte rendu de la réunion groupe de travail activité lidar du LATMOS : ca en jette, non ?).

Puis, après ce léger intermède, direction un endroit beaucoup plus convivial : le séjour. Et oui, car le temps passe vite, et il est déjà 12h12, l’heure où la faim commence à me tirailler !

Après un bon repas copieux, avec en dessert de la glace faite maison, et après une petite partie de billard pour faciliter la digestion, j’ai décidé de profiter de ce beau dimanche pour me balader sur la banquise.


Le trio de punk. Les poussins commencent à perdre leur poil, et dans certains cas, cela donne des choses assez bizarre.
Skua à la lumière du jour. J’adore cette photo, dommage qu’il manque une partie de l’oiseau.

José jouant dans la neige. Nous sommes tombés sur un carré de poudreuse au milieu d’une banquise verglacée. Certains sont tout de suite retombés en enfance.
Votre fidèle serviteur admirant le paysage
Après l’effort, le réconfort
Méditation sauvage …
Attention, Lidariste Dents de Sabre …

Après une petite ballade de 2h autour de la station, retour vers mon bureau, où mon pc m’attend. Première chose : trier les photos. Et oui, car, si je ne trie pas les photos maintenant, je ne le ferais plus. Surtout que, quand on est dans un endroit comme ca, on fait très rapidement des photos. Par exemple, actuellement, j’ai fait 1000 photos depuis le début de l’année (soit une moyenne de 20 photos par jour) ! A titre de comparaison, j’en ai fait 3000 l’année dernière, dont 500 rien que le mois de décembre à La Réunion. Ce qui donne une moyenne de 8 photos par jour en 2011. Et encore, je retire en moyenne une photo sur 3. Bref, tout ca pour dire, que le trie des photos, c’est primordiale.

Après ce petit tri de photo, je me suis permit de me relaxer un peu devant mon ordinateur, en jouant à un petit jeu de stratégie temps réel : Dongeon Keeper 2.

L’heure du soupé arrive, avec comme appétissante entrée une soupe de tomate. Suivi de près par des pâtes au thon. Et pour finir, quelques fruits.

Après le repas, petite ballade digestive sur la piste du lion, pour admirer le reflet des couleurs pourpres du couché de soleil sur l’océan : pour reprendre une expression cher à mon père : EXTRAORDINAIRE !!!
Reflets rosâtre sur la mer
Reflets rosâtre sur la mer²

Puis, retour au bureau, mais cette fois ci pour travailler. Traitement des données ozone de 2011, comparaison de ces données avec les radiosondages ozone, comparaison avec les données d’ozone cumulées, … bref, y’a de quoi faire. 9h30, on allume le laser pour le faire chauffer. En effet, il faut attendre en moyenne 40 minutes pour qu’il soi bien stabilisé. Puis, on lance l’acquisition. Ce soir, pas de test, mais une acquisition ozone sur 3 heures, car un ballon sonde ozone a été lancé aujourd’hui. On va donc pouvoir comparer les mesures lidar et ballon (la première de l’année).

1h du matin, je m’arrête de travailler pour laisser place à la rédaction de ce message.

2h du matin, le soleil commence à se lever, il est temps d’arrêter l’acquisition et les lasers. Je reviens au bureau finir mon blog, puis vais me coucher vers 3h00 du matin.

Voilà, fin de la journée. Probablement une journée type de dimanche à DDU pour un lidariste.

5 commentaires:

  1. Merci pour ces images magnifiques, j'ai adoré le trio de punks!
    Françoise

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  2. Manchot qui pète, joie sur ma tête!

    Tu as oublié le cri de ralliement des poussins punks:
    "Ni Dieu, ni réchauffement climatique!"

    Magnifiques photos et intéressante immersion dans un Dimanche polaire. Mais, rassure-moi, vous avez quand même Walker Texas Ranger à la base?

    Et puisque tu as décidé de te la péter avec ton jargon de lidariste, j'ai quelques questions techniques à te poser:
    - Quelle est la hauteur moyenne de la couche limite à DDU?
    - Tu pourrais publier des acquisitions de Beta rétrodiffusion et PR2 de l'ozone?

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  3. Merci Guillaume! Très intéressant et jolies photos!
    Si je peux juste me permettre... les oiseaux n'ont pas de poils, les poils c'est le critère des mammifères, les plumes, c'est celui des oiseaux... Ouais je sais tout le monde avait compris...
    Bon dimanche :-)
    Bisous

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  4. please take picture of the shelter... my signature should be on the wall (1994, 1995 and 1999 if my memory is good)

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  5. @ Flo : non, nous n'avons pas la chance de pouvoir observer Chuck Norris
    (et il semblerait que cela soit la cause de problèmes psychiques arrivant
    aux hivernants, d'après une source plusque que douteuse)
    @ Anne-Isabelle : tu as tout à fait raison, le duvet des petios est bien
    composé de plumes ... du plumes bizarres ressemblant très fortement à des
    poils, mais des plumes quand même.

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